Article publié par The Investor: Interview de Jean-Sylvain Perrig et Brice Mari de chez atonra
07 November 2018
Entretien avec Brice Mari (Portfolio Manager chez AtonRâ Partners) et Jean-Sylvain Perrig (Senior Advisor chez AtonRâ Partners) à propos du récent recul des valeurs technologiques...
The Investor: Avec quelques jours de recul que s’est-il passé à Wall Street sur les valeurs technologiques ? Quelles en sont les raisons ?
Brice Mari & Jean-Sylvain Perrig: Les marchés sont en effet nerveux depuis quelques semaines. Les baisses récentes n'ont pas épargné les valeurs de croissance qui, en général, sont plus volatiles que la moyenne (Beta élevé). C'est pourquoi les corrections peuvent paraître parfois impressionnantes. Cependant, dans l'ensemble, les performances demeurent supérieures à celles des grands indices. Cela s'explique par les excellents résultats enregistrés sur les derniers trimestres et les premiers résultats publiés pour le troisième trimestre semblent confirmer cette tendance.
Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la baisse des marchés, certains d’entre eux ont un impact plus grand sur les valeurs de croissance et leur valorisation.
Désynchronisation
Depuis le début de l’année, il y a une désynchronisation des cycles économiques : Les Etats-Unis ont accéléré tandis que la Chine, les pays émergents en général et l’Europe entamaient un ralentissement par rapport à une bonne année 2017. Ces dernières semaines, les signes de ralentissement se sont multipliés et cela même aux USA : la demande dans le secteur immobilier a fléchi et les ventes de voitures sont en recul, comme c’est le cas en Europe et en Chine. Le risque de récession mondiale est faible actuellement, malgré les craintes de guerre commerciale, car heureusement une contraction économique serait très négative pour les valeurs de croissance.
La FED effraie
La remontée des taux américains par la réserve fédérale inquiète de nombreux investisseurs, car cela signifie que la liquidité se resserre. Un ralentissement de l’économie mondiale avec une remontée des anticipations inflationnistes, conséquence notamment de la guerre commerciale, serait une évolution très défavorable. L’inflation impacte significativement les valorisations des valeurs de croissance, car ces sociétés opèrent en général dans des environnements ou les prix baissent constamment. Les anticipations inflationnistes sont faibles, toutefois il y a de la nervosité avec la crainte maintenant que la FED devienne trop restrictive, ce qui augmenterait encore la probabilité d’une récession.
Un exercice périlleux
Tous les yeux sont rivés sur la guerre commerciale entre Etats-Unis et la Chine qui s’est traduite par un ralentissement de la croissance économique chinoise et des premiers « profit warnings » de la part des sociétés américaines très exposées au géant asiatique. Cela arrive à un moment où les autorités chinoises tentent de réduire le levier dans leur économie et notamment l’influence de la finance parallèle (« shadow banking »). La Chine représente plus de 15% de l’économie mondiale et plus de 25% de la croissance : c’est un acteur incontournable au niveau global. Une récession dans l’Empire du Milieu aurait des répercussions mondiales.
Correction dans une tendance haussière
Dans un contexte anxiogène, il semble normal que les titres de croissance baissent de manière plus importante que le marché car, jusqu’à la fin du mois de septembre les performances étaient tout à fait exceptionnelles par rapport à l’ensemble des marchés actions. Les fondamentaux demeurent bons et soutiennent des évaluations plus élevées que la moyenne, maintenant et dans le futur. La correction prend place pendant la période de résultats, alors que les programmes de rachat d’actions sont suspendus le temps des publications.
A quoi faut-il désormais s’attendre ? En d’autres termes, quels sont les scénarios pour les valeurs technologiques ?
Au-delà de ces considérations macroéconomiques, les valeurs technologiques devraient continuer à bénéficier d’une tendance de fond extrêmement puissante avec le rôle croissant des fonctionnalités et équipements digitaux dans notre vie quotidienne. Ainsi, la technologie est sur le point de faire main basse sur de grandes industries traditionnelles telles que l’automobile (les véhicules électriques et autonomes intègrent beaucoup de contenu semiconducteur), les services bancaires et financiers (montée en puissance de la fintech), la distribution (le « smart retail » va révolutionner l’expérience de shopping en magasin en éliminant par exemple les caisses) et la santé (les appareils connectés tels que les « smart watches » seront des appareils de contrôle de notre santé en permanence).
La pénétration de ces quatre industries massives laisse espérer que la forte croissance de ces dernières années dans l’industrie technologique devrait perdurer, avec un rythme de croissance moyen des revenus que nous attendons entre 15 et 20% sur les années futures.
Où faut-il investir dans la tech: a) dans quels sous-secteurs et pourquoi, b) dans quelles valeurs et pourquoi/quelles sont les nouvelles opportunités?
A court terme, nous pensons que les secteurs du paiement mobile et de la fintech offrent le plus de potentiel. Initialement hésitants à utiliser leur smartphone pour payer en magasin, les consommateurs se laissent de plus en plus séduire par le paiement mobile grâce au développement de services à valeur ajoutée (transfert d’argent à des amis/membres de la famille, cartes de fidélité…). Alors qu’émergent de nouvelles expériences de shopping (paiement de l’essence ou du parking directement par notre voiture, débit immédiat de notre compte sur notre smartphone lors de la sortie d’un magasin sans passer par la caisse, shopping en magasin virtuel depuis son salon), il ne fait aucun doute que les paiements mobiles vont très vite devenir omniprésents, comme le sont les paiements sur Internet aujourd’hui. Pour profiter de cette tendance, nous investissons en particulier dans les sociétés de « processing » de paiement comme, par exemple, Square (USA) et Wirecard (Allemagne) qui sont directement exposées à la croissance du volume de transactions digitales.
A moyen terme, la bionique, ou autrement dit la fusion de la biologie et de l’électronique, représente un enjeu majeur alors que la population vieillit et s’expose à un risque croissant de défaillances d’organes et de membres. Point essentiel : nous ne sommes plus dans de la science-fiction aujourd’hui. Les membres bioniques ou encore les exosquelettes sont désormais une réalité et nous n’en sommes qu’au début d’un cycle d’innovations majeures qui devrait donner naissance à de multiples produits nous aidant à contrôler notre santé, à nous soigner et à améliorer notre quotidien. Il faut souligner que les administrations à travers le monde remboursent de plus en plus ce type d’appareils médicaux (encore onéreux), ce qui apparaît comme un facteur décisif dans le développement de ces technologies. Il est en effet plus judicieux de permettre à des gens de pouvoir continuer à travailler (et donc de payer des impôts) que de leur payer des pensions d’invalidité. Nous avons notamment un intérêt marqué pour les « wearables médicaux » qui permettent à des gens souffrant de diabète ou de problèmes cardiaques par exemple de surveiller leur état directement sur leur smartphone. Insulet Corp et Bio Telemetry (Usa) font partie de nos fortes convictions dans ce segment.
Enfin, l’électrification de la société est une lame de fond qui trouve sa source dans le réchauffement climatique et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Si la recherche d’efficience énergétique passe bien évidemment par le développement des énergies renouvelables, elle recouvre également les problématiques liées au stockage, aux nouveaux réseaux de distribution (« smart grid ») et à des modes de consommation plus responsables (transports et immeubles intelligents). Il y a donc un point d’inflexion sur cette thématique au sens large qui nous conduit à favoriser des valeurs industrielles et technologiques comme Solaredge (Israël, optimisation de panneaux solaires, leader dans les onduleurs photovoltaïques) et Wabtec (USA, technologies de pointe pour l’industrie ferroviaire) pour répondre à ces grands défis qui nous attendent.
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